Tu sauras avant moi
Ce qui vaut la peine ou non
J’ai mal vécu de petites infamies
Tu relèves le col et tu souris
Il y a un siècle on aurait dit
Entre nous, pourtant juste
La distance d’une vie

Tu saisis tout à bras le corps
Pendant que je passe mon temps
A prendre plaisir à faire le mort
J’endosse des costumes mal taillés
Toi tu tournes autour des feux follets

Léger, vaillant, tu exaspères
Mes certitudes vermoulues
Lunettes cerclées de fer
Tu te fous de ce que j’ai vu

Le monde est neuf à chaque instant
Preste serment entre nous deux
Celui de révéler à l’autre
Un peu de l’essence qui vaut le jeu

Allumer doucement les feux
Tu laisses toujours la lumière
Danser quelque part au chaud
J’enterre tout par peur du sanglot

Dans l’espace entre tes yeux mi-clos
J’ai compris tout et vu le vide
Tu m’accordes enfin le repos
Qui me retrouvera apaisé, avide
De courir encore même souffle court

Et me laisser aller vers la langueur finale

 Kiyochika Kobayashi  "Torii and Full Moon" 

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