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Affichage des articles du juillet, 2018
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Aucune heure ne saura troubler l'instant choisi Aucune éclipse n'évincera les mots transis Par la clarté lunaire, j'ai vu l'abysse Je m'y suis reflétée Dans tes quartiers d'impasse Un croissant m'appelle pour compléter la nuit Le gardien à la clé rouillée Dort sous le porche bleu Sur mes joues mouillées L'odeur d'un récent feu Tout était correct, je suis entrée J'avais les codes ad hoc Trois miles sous la surface J'ai plongé dans l'interstice Pour me voiler la face Ton arrivée subreptice A fait fondre le plomb Explosé la serrure Je pensais tenir bon J'ai lâché l'armure Il y a du sel sur ta peau L'âpre brûlure de l'étau Des solutions entières Ou avec des virgules L'équation du vide amer L'instant où tu recules J'ai bu la potion perdu notion Intervalles disjoints Cy Twombly, Coronation of Sesostris (Part V)
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Au détour de la main Un entrelacs bleu et fin La trace indélébile D'un rêve coincé dans les fils Pourvoyeurs en grand nombre Des projections dans l'ombre Les cils battent encore exprès Futiles, si futiles apprêts Partie l'illusion reste la trace Un horizon désert qui glace Le rêve est chaud sous les paupières battantes Je le renvoie sans cesse vers la poste restante Egon Schiele. Autoportrait
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Après....après. Le fiel, l'été. Le ciel, les clés. La croix, l'envie. Les foies, l'anguille. L'effroi, l'aiguille. Parfois, j'oscille. Souvent, femme varie. Souvent l'âme se plie. Avoir? ...à voir! Rutilants, en longueur. Rue qui longe ma froideur Vaste cime, terre si vaste Si j'me terre, je me dévaste. Quand on pense qu'on compense Toutes ces s(e)melles donnent le vertige Toutes ces scènes qu'y faut qu'on pige. Raté. Repris. Coup franc. Tiré. Aborder, tribord toutes. Débarquer. J'en aurai vu de belles... Brest. 7 mars 2009 Egon Schiele Autoportrait avec chemise rayée
Mieux vaut n'penser à rien Que n'pas penser du tout Rien c'est déjà Rien c'est déjà beaucoup On se souvient de rien Et puisqu'on oublie tout Rien c'est bien mieux Rien c'est bien mieux que tout Mieux vaut n'penser à rien Que de penser à vous Ça n'me vaut rien Ça n'me vaut rien du tout Comme si de rien N'était je pense à tous Ces petits riens Qui me venaient de vous Si c'était trois fois rien Trois fois rien entre nous Evidemment Ca ne fait pas beaucoup Ce sont ces petits riens Que j'ai mis bout à bout Ces petits riens Qui me venaient de vous Mieux vaut pleurer de rien Que de rire de tout Pleurer pour un rien C'est déjà beaucoup Mais vous vous n'avez rien Dans le cœur et j'avoue Je vous envie Je vous en veux beaucoup Ce sont ces petits riens Qui me venaient de vous Les voulez-vous ? Tenez ! Que voulez-vous ? Moi je ne veux pour rien Au monde plus rien de vous Pour être à vous Faut être à moitié fou. Serge Gainsbourg
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S'asseoir et vivre. Ne pas attendre  la fin pour se relever quand la mort arrive. Par trois fois  j'ai fait le tour de moi-même. Ce matin clair,  plus tard flou, ce soir espérant, mon esprit reflétant mes maux, pleutres et vains - l'attente ne sert à rien, l'instant lui est serein.   23/07/2018 Jour 1
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Adviendra le temps où l'on se relèvera Mille fois tombés, mille fois trompés Surtout par nous-même déchus, déçus. L'heure où le retour à la matrice Se fera pressant, ligne directrice Inévitable et synonyme de délivrance. Finie l'errance, être infini Peur terrassée, peur enterrée elle aussi reviendra à l'origine; l'instinct seul lui devine et saura alors distinguer les errances folles de nos pensées Des fulgurances des entrailles. L'appel de l'un où qu'on aille, le refus des signes qui divisent, le cercle jamais refermé, l'unité sans cesse redimensionnée, élargie sans douleur mais avec joie. Pressentons-nous les signes avant la faille qui tranche Serons-nous enfin dignes de l'audace franche qui peint la face des Autres qui les meut dans l'espace qu'ils visitent qui les affranchit de tout Qui serons-nous sans nos limites? Enso 
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Ivoire, ne dis rien j'ai changé Ton éclat lui recèle encore les freins qui ont bloqué la rue, la terre, l'univers Et barré la route aux flots rugissants Confiné dans un ressac incessant je me soustrais du mieux possible aux tourments J'ai le trac insipide Des vanités infinies A contre-courant c'est l'histoire des figures qui ont inversé tout sur leur passage La mémoire je l'ai vive j'ai renversé même ton visage Pour éviter les morsures pour gaver les plaies arides, ardentes dont l'étendue m'effraie, me tue, malgré la torture je reste aimante. MATISSE       La tristesse du roi