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Affichage des articles du mai, 2018
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                     III                     07.01.2018 Au départ la bouche, j’ai bien compris, tout et son contraire J’ai botté en touche en voulant trop bien faire Le flot, les mots, l’arrivée subreptice Des révélations, les mots complices D’un trop grand regret et toujours compléter pour éviter l’excès du vide Ah réprimer, volontaire démon qui tourmente l’allure d’un langage trop pur Ou laisser vaciller les signes taiseux mais obstinés qui veulent faire le mur Hardis présages d’un inconvenant remue-ménage, trop de mots Trop de mots et peu de dits, rarissimes compris Crimes impunis du manque de vérité, d’aveux C’est toi, c’est lui, menteur, pas pris Pas vu, fauché en plein vol, tu avoues J’étais torpillé j’étais au sol Revenu de la lande où j’errais entre deux eaux Tu manies une langue qui démasque mes maux J’échoue sur une grève, je sais que tu reviendras me chercher. * C
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Just a glance That delight Only the shadow remains. You're still a ghost to me While others can touch you. Man Ray. Photo collage
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Pour Ignace Paderewski Maître, quand j'entendis, de par tes doigts magiques, Vibrer ce grand Nocturne, à des bruits d'or pareil ; Quand j'entendis, en un sonore et pur éveil, Monter sa voix, parfum des astrales musiques ; Je crus que, revivant ses rythmes séraphiques Sous l'éclat merveilleux de quelque bleu soleil, En toi, ressuscité du funèbre sommeil, Passait le grand vol blanc du Cygne des phtisiques. Car tu sus ranimer son puissant piano, Et ton âme à la sienne en un mystique anneau S'enchaîne étrangement par des causes secrètes. Sois fier, Paderewski, du prestige divin Que le ciel te donna, pour que chez les poètes Tu fisses frissonner l'âme du grand Chopin !                                                Emile Nelligan
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Amour, regarde là où je suis bientôt Je veux que tu saisisses la vue Qu'à nous deux nous aurons Il n'est plus d'horizon Mais seulement des possibles Les choix sont de saison Ils deviennent visibles Evidents les chemins et les tours Par toi c'est certain, j'irai Toujours, et par monts, Parce que tu les vaux Saisir ces instants fugaces Et beaux, courir le vaste monde D'un univers vibrant d'audace Sa chaleur récoltée dans la ronde Où l'étroit, la peur, les traits Sont adoucis en tous points Et signalent simplement les faits D'une fine trace, fin chagrin Passe, je resterai pour toi demain. Chagall. Les amants bleus