Avant il suffisait d'un revers de la main.
Je crois que l'âge n'assagit rien mais amplifie les moindres échos perçus au tréfonds.
On balayait devant sa porte et place nette était faite pour qui suivrait sur le palier. Entretemps, la poussière avait à peine le temps de se déposer. Un passage succédait à l'autre mais rien n'entravait la bonne marche de l'espoir qu'un jour, les mêmes traces se superposent, encore et encore, au même endroit entêtées fidèles et fières. Pour former une écorce solide et rassérénante. Je voulais humer cette écorce de toutes mes forces alors qu'il n'y avait pas moyen de faire prendre racine aux poudres disséminées ici et là.

Aujourd'hui les moindres interstices sont comblés par des éclairs insensés. Rien n'est fait pour les provoquer mais toute la place leur est donnée s'ils le souhaitent. Nous avons trop voulu les parfaites palissades impénétrables. Mais l'écorce elle-même recèle plus d'antres secrètes qu'une roche lavée au soleil jour après jour.
Mes tendres anfractuosités accueillent des nuées anticycloniques qui font défaillir l'ensemble. Une sève aux composants modifiés par l'air ambiant. Quelque chose qui voudrait faire éclater une deuxième peau sous la surface enchevêtrée de mousses sauvages. Parcelles éruptives dont on sent bientôt les nouveaux soubresauts à l'arrivée de ces lueurs étranges.

Déranger l'ordre interne est l'ordre même de la vie.
On arrange les pièces, on laisse faire ou l'on s'obstine à serrer contre soi le bois des anciens cernes.
Un nouveau cercle se forme et la sève coule plus brillante et parfumée.
J'encolle un nouvel espoir au dos de mes pensées.





Signac, Pin à Saint-Tropez

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