Juste avant de délivrer
C'est l'oeil du cyclone
Qui s'empare désoeuvré
Des idées qui rayonnent

Ramener au centre ce qui disperse
Eviter les cendres et la boue qui blesse
J'attendais qu'un autre se charge à l'heure
De faire l'effort d'extirper avant qu'il ne meure
Le souffle pris en étau dans la gorge serrée
Par les mots reflués dans les temps où j'ai erré
Patience, tu m'avais dit mais l'espace a pris
Toute la place derrière mes yeux meurtris
Espoirs balayés mais coeur vaillant doux amer
Un feu qui brille là-bas au milieu de l'aber

Il est parti, la prochaine vague était la sienne
Il a vogué, souffle roulant sur marée humaine
J'ai forcé en vain alors qu'il était sur le point
D'aller tranquille, j'ignorais qu'il fallait ma main
Pour glisser du quai vers la quille
Parcourir en paix les premiers milles

J'ai vu le tout dans cet oeil
Tous étaient là sur le seuil
L'onde les portait dans un seul flot
J'ai vu les lignes entre eux et moi
Un fil brillant fin comme la soie
Rien qui divise, rien qui s'arrête
Des points rayonnants sur les crêtes
Des vagues où le souffle venait chercher l'écume
pour étancher sa soif et imbiber les gorges d'un nouveau ressac.


19-11-59  Zao Wou-Ki


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